PortraitsSaison 5

✊✊🏾 Rafael – “On est petit mais on ose faire du bruit.”

Son Portrait

À 63 ans, Rafael nous confie : “Je suis de la génération de transition de la dictature vers la construction de la démocratie.” Ayant reçu une éducation catholique, il rejoint le candomblé dans les années 90, une religion afro-descendante, et en est aujourd’hui un Oga, c’est-à-dire chef spirituel.En tant que directeur exécutif, Rafael décrit @koinonia_pes comme une organisation “oecuménique” avec une définition différente de celle que l’on connaît : “Dans notre concept de l’oecuménisme, il y a trois dimensions : 1/ l’unité des chrétiens, 2/ celle des personnes qui luttent pour l’intégrité, la paix et la justice pour toute la création, 3/ l’unité des personnes qui expriment toute forme de foi et de non foi.” Cela a beaucoup fait écho à ce qu’est l’interconvictionnel pour @coexister_france.

✊✊🏾 “On est petit mais on ose faire du bruit.”
Pour Rafael, il faut occuper l’espace public pour déconstruire les préjugés et rendre visible les luttes invisibles. Par exemple, lorsqu’un leader religieux a été menacé à Salvador de Bahia, Koinonia a invité 100 terreiros de candomblé à mobiliser une défense contre cette menace. Le 21 janvier est une date qui touche particulièrement Rafael. De 1999 à 2009, Koinonia a soutenu la famille de Mãe Gilda de Ogum, Mère de Saints du candomblé, décédée à cause du harcèlement médiatique et moral provoqué par une Église néo-pentecôtiste, grâce à l’action en justice de ses avocats. Le combat de sa fille Mãe Jaciara Ribeiro a permis l’instauration du 21 janvier en tant que Journée nationale de combat contre l’intolérance religieuse au Brésil depuis 2007, reconnue par l’Etat. C’est devenu l’occasion de mobilisations interreligieuses symboliques rassemblant des responsables afro-brésilien·nes, catholiques, musulman·es, juifs, spirites, protestant·es, bouddhistes, hindouistes et baha’i.

Son action

Rafael nous explique que la priorité de @koinonia_pes, ce n’est pas son existence en tant qu’institution mais le service que l’association offre à la population.

“Nous sommes des agents de soutien, mais elles n’ont pas besoin de nous payer pour cela. L’élite se paye un avocat, a l’information et organise son institution comme elle le veut. Nous, on donne ses services pour les populations qui ne peuvent pas payer, par exemple.”

💪💪🏻💪🏼💪🏽💪🏾💪🏿 Koinonia agit sur l’accès aux droits et accompagne plus de 16 000 personnes dans la mise en œuvre de leur action sur le long terme : “Notre mission, c’est de les écouter ou de comprendre comment ils veulent s’organiser, et quelles sont les lois qui existent pour cela. Il n’y a pas de lois ? Alors il y a quelque chose à faire, il faut qu’on fasse du plaidoyer pour eux.”

Rafael nous parle aussi des difficultés de mobiliser des ressources et de sa détermination : s’il y a déjà eu plus de 50 salarié·es dans l’équipe, ils et elles sont 13 aujourd’hui entre Rio de Janeiro, Salvador de Bahia et São Paulo. Pour lui, la situation politique et économique creuse l’écart entre les plus riches et les plus pauvres : “Ça a généré une fragilisation de la société civile, une diminution des mouvements sociaux, de la mobilisation. Mais on n’a pas terminé. On est dans la lutte. On continue à rêver plus que ce qu’ils veulent nous imposer.”

Résonance

“L’essentiel, c’est de combattre les conflits. Nous sommes surtout préoccupés de savoir : qui sont les personnes qui souffrent (pour ne pas les appeler victimes) et qui sont celles qui provoquent cette souffrance ?” Depuis 27 ans, Koinonia accompagne différents publics, des communautés noires traditionnelles et rurales appelées kilombos et des terreiros (lieux de culte) du candomblé aux personnes LGBTQIA+, pour lutter contre les discriminations, défendre les droits humains, la justice de genre et la liberté religieuse. 

Elle a également plusieurs missions :
1️⃣ une action de plaidoyer par le biais de manifestations contre l’intolérance religieuse, d’actions médiatiques et d’actions en justice,
2️⃣ la formation des personnes pour qu’elles accèdent à leurs droits,
3️⃣ la production de connaissances et de littérature sur les sujets interconvictionnels, fondée sur des savoirs scientifiques traditionnels, religieux ou non et les savoirs de chacun·e.

Nous avons été marquées par les chiffres terribles de l’intolérance religieuse au Brésil ainsi que la puissance des mots et de l’engagement de Rafael. L’impact de l’action de @koinonia_pes nous inspire à partager leurs bonnes pratiques, à suivre !


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🇬🇧 At 63, Rafael confides, “I am from the generation of transition from dictatorship to building democracy.”With a Catholic upbringing, he joined Candomblé in the 1990s, an Afro-descendant religion, and is now an Oga, or spiritual leader.

As executive director, Rafael describes @koinonia_pes as an “ecumenical” organization with a different definition than the one we know: “In our concept of ecumenism, there are three dimensions: 1/ the unity of Christians, 2/ the unity of people who struggle for integrity, peace and justice for all of creation, 3/ the unity of people who express all forms of faith and non-faith.” This echoed a lot about what interfaith is for Coexister.

“We are small but we dare to make noise.”
For Rafael, we need to occupy the public space to deconstruct prejudices and make invisible struggles visible. For example, when a religious leader was threatened in Salvador de Bahia, Koinonia invited 100 terreiros de candomblé to mobilize a defense against the threat.

January 21 is a date that particularly affects Rafael. From 1999 to 2009, Koinonia supported the family of Mãe Gilda de Ogum, Mother of Candomblé Saints, who died due to the media and moral harassment caused by a neo-pentecostal church, through the legal action with her lawyers. The fight of her daughter Mãe Jaciara Ribeiro allowed the establishment of January 21 as a National Day of Fight against Religious Intolerance in Brazil since 2007, recognized by the State. It has become the occasion for symbolic inter-religious mobilizations bringing together Afro-Brazilian, Catholic, Muslim, Jewish, Spiritist, Protestant, Buddhist, Hindu and Baha’i leaders.

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