JournalSaison 4

Au temple bouddhiste

Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Khenpo Kunkyap, un moine bouddhiste. Nous le retrouvons dans son monastère rouge et or, très paisible. C’est la première fois que j’entre dans un temple bouddhiste, et je suis très marquée par toutes les couleurs que j’y trouve. Ça ne ressemble pas du tout aux autres lieux de cultes que j’ai visités dans ma vie.

Khenpo nous parle du tremblement de terre de 2015 qui a presque laissé l’édifice intacte : une chance, parce qu’ils étaient des centaines pour la prière à ce moment là. Il nous emmène dans la cour du collège des moines pour faire notre interview, sur la pelouse. Il nous parle de la formation des moines, des croyances bouddhistes et de leurs liens avec les autres communautés du Népal. Nous en apprenons énormément sur cette spiritualité que nous connaissons très peu, mais nous n’arrivons pas à détecter de réelles pratiques interreligieuses. Khenpo nous confirme “bien s’entendre avec tout le monde”, “avoir de bonnes relations”, nous sommes encore loin de la démarche active d’entre-connaissance. Cela nous confirme ce que nous avions lu et appris sur le Népal avant notre arrivée : il y a une grande diversité dans le pays, mais l’interreligieux n’est pas conscientisé comme étant un sujet.

La cloche sonne et tout les moines sortent de classe, leurs habits bordeaux sur le dos, écharpes jaunes et cranes rasés. Khenpo insiste pour présenter à Abderrahim un moine qui a une barbe similaire à la sienne. Une petite photo un peu gênante des deux barbus, et nous quittons le jardin pour laisser place à l’atelier de débats. Réunis en petits groupes, certains assis et d’autres debout, les moines se posent des questions qu’ils s’envoient avec des gestes en tapant dans les mains et en les faisant glisser. C’est très étonnant à voir !

Vers la sortie, je pose une question à Khenpo qui nous a beaucoup parlé de son rapport à la morale (même si il n’a pas utilisé ce mot). Je lui demande : “est-ce que pour toi toutes les actions ont une valeur, est-ce qu’on peut tout juger?”. Il me répond que oui, que tout est l’effet d’une action, que les bonnes actions produisent de bons effets et les mauvaises actions des effets néfastes. C’est une question qui m’intéresse beaucoup, et que j’aborde avec l’équipe et les croyants depuis le début de notre voyage. J’arrive souvent difficilement à bien saisir leur rapport au “bien” et au “mal”, je trouve très dur de juger une action seulement sur ses effets et très facile de la juger sur les intentions qui l’ont animée. La conversation avec Khenpo me donne envie de me replonger dans mes livres de philo, et je me concentre tellement pour me rappeler des théories de Kant ou Nietzsche sur la question que je dérape sur un papier par terre. Pas de place pour la rêverie dans les rues de Katmandou, il faut regarder où on met les pieds, et d’où viennent les voitures/chiens/poules/ou même parfois vaches.

Nous passons la fin de l’après-midi à travailler dans un café, toujours smoothies a la banane et cappuccino en main, et nous rentrons dormir tôt.

Adèle

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