PortraitsSaison 5

Fédérer un réseau post-migrant d’organisations contre le racisme

Portrait

Karim a 30 ans. Né d’une mère catholique allemande et d’un père musulman égyptien, il grandit à Berlin et évolue dans un environnement familial où la diversité est une évidence. Il raconte que c’est la manière dont les gens percevaient sa famille et les questions qu’on lui posait qui lui semblaient bizarres ! C’est un jeune engagé des premières heures ! Karim prend conscience des premières injustices au lycée où ses camarades né·es dans d’autres pays n’étaient pas traité·es de la même manière que les autres. Il fonde ainsi le programme de tutorat @schuelerpaten_deutschland qui s’est ensuite développé dans plusieurs villes en Allemagne.Quelques années plus tard et des idées plein la tête, il participe à la création du réseau “neue deutsche organisationen” @ndorgs. Cela prend du temps : il nous parle des erreurs commises au début et comment est ce qu’elles ont mené à la solidité du réseau aujourd’hui. Le réseau a même un impact systémique puisque les institutions publiques reconnaissent les “nouvelles organisations allemandes” comme un critère pour l’obtention des subventions publiques. En 2019, Karim a soutenu le développement créatif de la campagne “Together Human” de JUMA* et travaille à la construction de stratégies de communication pour changer les narratifs publics sur l’islam en aidant les activistes allemands à développer leurs compétences dans ce domaine.

L’organisation

Karim est un militant, membre du conseil d’administration et porte-parole de “Neue Deutsche Organisationen (NDO)”, “nouvelles organisations allemandes”. L’idée de NDO naît pour combler l’absence de représentation et le manque de considération des jeunes né·es en Allemagne, dont les parents ou grands-parents sont arrivé·es dans les années 50 pour travailler. Créé en 2015, c’est un réseau qui réunit dans tout le pays près de 140 initiatives post-immigrations, engagées pour une Allemagne inclusive et contre le racisme. Les membres sont des descendant·es de travailleurs migrant·es et de réfugié·es, des Sintis et des Roms, des personnes des diasporas africaines, des personnes juives et musulmanes ainsi que d’autres personnes engagées en quête de dialogue. Plusieurs organisations interreligieuses et interconvictionnelles en font partie, comme Salaam Shalom”, qui a participé à la fondation du réseau, ou JUMA.

Chaque année est organisé un congrès pour rassembler les membres au niveau national autour des problèmes actuels comme les racismes et discuter de ce qui a besoin d’être changé dans l’éducation, les médias et la culture. Karim explique qu’il y a vraiment pris conscience que la vision du racisme dépend de l’expérience qu’en a la personne qui parle, selon sa couleur de peau, sa religion ou son genre (entre autres), et que c’est encore plus complexe quand ces facteurs s’additionnent. Pour lui, il est donc indispensable de faire travailler ensemble ces organisations aux contextes différents et spécifiques grâce à des ateliers de sensibilisation, de partage de compétences et des échanges de bonnes pratiques. Neue Deutsche Organisationen (ndo) s’implique dans les débats publics à travers un pool d’expert·es auprès des médias, des politiques, des fondations etc. Des campagnes de communication et des conférences de presse mettent en lumière leurs prises de position et leur plaidoyer. Le conseil d’administration est représentatif de la diversité présente en Allemagne. 

Ses conseils

Pour créer une société plus inclusive avec ndo, Karim mentionne plusieurs facteurs :

  • Karim considère que les jeunes ne sont jamais écoutés alors même qu’elles et ils sont les premiers acteurs de l’éducation. Cela fait écho à un motto de Coexister France qui affirme que les jeunes c’est aujourd’hui, et pas seulement le futur. C’est aujourd’hui que les jeunes veulent et doivent pouvoir donner leur avis.
  • L’idée que les expériences de racismes selon de quel groupe ou communauté tu fais partie est très importante pour Karim, et en particulier quand certaines personnes font l’expérience de discrimination en lien avec l’intersectionnalité de leurs identités.

Portrait

Karim is 30 years old. Born to a German Catholic mother and an Egyptian Muslim father, he grew up in Berlin in a family environment where diversity was a given. He says that it was the way people perceived his family and the questions he was asked that seemed strange to him! He is a committed young person from the beginning! Karim became aware of the first injustices in high school where his peers born in other countries were not treated the same way as others. He thus founded the tutoring program Schülerpaten, which later expanded to several cities in Germany.A few years later and with a lot of ideas in his head, he participated in the creation of the network “neue deutsche organisationen”. It takes time: he tells us about the mistakes made in the beginning and how is it that they led to the strength of the network today. The network even has a systemic impact as public institutions recognize “new German organizations” as a criterion for public grants.In 2019, Karim supported the creative development of JUMA’s “Together Human” campaign* and is working to build communication strategies to change public narratives about Islam by helping German activists develop their skills in this area.

The organization

Karim is an activist, board member and spokesperson of “neue deutsche organisationen (ndo)”, “new German organizations”. The idea of ndo is born to fill the lack of representation and the lack of consideration of young people born in Germany, whose parents or grandparents arrived in the 1950s to work. Founded in 2015, it is a network that brings together nearly 140 post-immigration initiatives across the country, committed to an inclusive Germany and against racism. Members include descendants of migrant workers and refugees, Sinti and Roma, people from the African diasporas, Jewish and Muslim people, as well as other committed people seeking dialogue. Several interreligious and interfaith organizations are part of it, such as Salaam Shalom”, which participated in the foundation of the network, or JUMA. Every year a congress is organized to gather members at national level around current issues like racisms and discuss what needs to be changed in education, media and culture.

Karim explains that there was a realization that the view of racism depends on the speaker’s experience of it, depending on their skin color, religion, or gender (among other things), and that it’s even more complex when these factors add up. For him, it is therefore essential to get these organizations with different and specific contexts to work together through awareness-raising workshops, skill-sharing, and exchanges of good practices. ndo get involved in public debates through a pool of experts with the media, politicians, foundations etc. Communication campaigns and press conferences highlight their positions and advocacy. The board of directors is representative of the diversity present in Germany.

His tips

To create a more inclusive society, Karim mentions several factors: Karim considers that young people are never listened to even though they are the first actors of education.

  • This echoes a motto of Coexister France which states that young people are today, not just the future. It is today that young people want and must be able to give their opinion.
  • The idea that experiences of racisms depending on which group or community you belong to is very important to Karim, and especially when some people experience discrimination in relation to the intersectionality of their identities.
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