PortraitsSaison 5

Mettre en lumière la contribution des femmes au sein des religions au Brésil – André et Elias de Fé-minina

Portrait 

🇫🇷 (👉 English bellow) Andréa est brésilienne et a passé une partie de sa vie en France. En 2015, elle s’investit dans un groupe védique et facilite la participation d’un groupe indien à un événement interreligieux, où elle rencontre Elias. Ensemble, il et elle continuent leurs actions à São Paulo. En 2009, le couple crée un cercle de coopération sur le rôle des femmes au sein des religions : Fé-minina.

Elias est né dans une famille croyante chrétienne et a fait des études pour devenir pasteur presbytérien. Au cours de son master, il organise des évènements interreligieux pour sensibiliser ses camarades aux enjeux du vivre ensemble et commence des formations sur d’autres religions comme le judaïsme et l’islam. “Je suis rentré en contact profond avec le bouddhisme tibétain.” a-t-il affirmé. Grâce à lui, des élèves de toutes les sensibilités religieuses étudient dans ce master.

 En 1999, Elias participe à une première rencontre interreligieuse à São Paulo avec United Religions Initiative et lance le Grupo Inter-Religioso de São Paulo. Petit à petit se forme le “ConPaz”, un conseil parlementaire sur la culture de la paix, au sein de l’assemblée législative de São Paulo. L’objectif est de promouvoir la coopération, le respect des droits humains et d’enrayer les préjugés dans toutes les lois. Ainsi, le ConPaz fait du plaidoyer auprès des députés grâce à des moments d’études, des mobilisations de la société civile, des visites de lieux de culte… Par exemple, ce conseil a lutté contre des dénis d’égalité : les mariages au sein de religions minoritaires n’étaient alors pas reconnus civilement contrairement aux religions majoritaires. Elias affirme avec force :

“Quand les gens se sont rendus compte qu’il était possible non seulement d’être différent·es mais aussi de coopérer, on a été beaucoup écouté par les institutions et la société civile”.

Leur action 

L’initiative Fé-minina a été créée, notamment, par des femmes qui ne trouvaient pas d’espace dans lesquels elles pouvaient s’exprimer au niveau religieux, ni donner d’avis sur le sujet, alors même que la religion s’exprime continuellement sur les femmes et reste interprétée par un point de vue uniquement masculin.


Andrea et Elias nous ont décrit une retraite interreligieuse de 5 jours rassemblant 13 personnes sur la question de la place réservée au féminin au sein des religions. Le séminaire a commencé par des groupes en non-mixité de genre où chacun·e analysait son rapport au féminin. Puis les groupes se rejoignaient et partageaient leurs récits de vie. A ce moment-là, s’était opérée une prise de conscience collective sur l’invisibilisation des femmes au cœur des religions. Comme le dit très justement Andréa : “Nos grands apprentissages de cette retraite, c’est que chaque tradition religieuse et spirituelle autochtone a des connaissances profondes liées à l’implication des femmes. Alors qu’aujourd’hui, on peut voir cette tendance de domination des hommes car ces savoirs ont été oubliés. Il est important de puiser dans ces traditions ancestrales pour aller de l’avant”. 

Le nom de l’initiative vient d’un jeu de mots entre “fé”, la foi en portugais et “menina”, la petite fille, pour ainsi constituer le féminin. Cette initiative nous a marquées car elle utilise l’interreligieux comme un levier d’émancipation collective. 

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Portrait 

🇫🇷 (👉 English bellow) Andréa is Brazilian and has spent part of her life in France. In 2015, she became involved in a Vedic group and facilitated the participation of an Indian group in an interfaith event, where she met Elias. Together he and she continue their actions in São Paulo. In 2009, the couple created a cooperation circle on the role of women in religions: Fé-minina.

Elias was born in a Christian family and studied to become a Presbyterian minister. During his master’s degree, he organized interreligious events to raise awareness among his peers about the challenges of living together and began training on other religions such as Judaism and Islam. “I came into deep contact with Tibetan Buddhism,” he said. Thanks to him, students of all religious sensibilities are studying in this master’s program.

 In 1999, Elias participated in a first inter-religious meeting in São Paulo with the United Religions Initiative and launched the Grupo Inter-Religioso de São Paulo. Gradually, the “ConPaz”, a parliamentary council on the culture of peace, was formed within the São Paulo Legislative Assembly. The objective is to promote cooperation, respect for human rights and the elimination of prejudice in all laws. Thus, ConPaz advocates to deputies through study sessions, civil society mobilizations, visits to places of worship… For example, this council has fought against denials of equality: marriages within minority religions were not civilly recognized, unlike majority religions. Elias strongly affirms “When people realized that it was possible not only to be different but also to cooperate, we were listened to a lot by the institutions and the civil society”.

Their action 

The Fé-minina initiative was created, among others, by women who did not find a space in which they could express themselves on a religious level, nor give their opinion on the subject, while religion is continuously expressed on women and remains interpreted by a solely male point of view.

Andrea and Elias described a 5-day interfaith retreat with 13 people on the issue of the feminine place within religions. The retreat began with single gender groups where each person analyzed their relationship to the feminine. Then the groups came together and shared their life stories. At this point, a collective awareness of the invisibilization of women at the heart of religions had taken place. As Andréa rightly says: “Our great learning from this retreat is that each indigenous religious and spiritual tradition has profound knowledge related to the involvement of women. Whereas today, we can see this trend of male domination because this knowledge has been forgotten. It is important to draw on these ancestral traditions to move forward. 

The name of the initiative comes from a play on words between “fe”, faith in Portuguese, and “menina”, the little girl, to constitute the feminine. This initiative has marked us because it uses interreligious as a lever for collective emancipation. 

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