JournalSaison 4

Qu’est-ce qu’on est serrés au fond de cette boîte !

Ce matin, je me suis levée aux aurores. Notre rythme est étrange en Jamaïque, et hier soir nous avons terminé de dîner à 18h30. Après manger, j’étais fatiguée comme si nous étions en pleine nuit, je me suis donc couchée à 20h et j’avais fixé mon réveil à 5h ce matin pour travailler. J’ai pris mon ordinateur et je me suis installée dans la cour pour ne pas réveiller les autres : j’ai donc pu regarder le soleil se lever, accompagnée par le chat de l’auberge qu’on a décidé d’appeler Chantale. C’était un vrai plaisir ces trois petites heures en solitaire ! Quand on passe plusieurs jours tous les quatre dans une chambre, c’est parfois agréable de se ménager des petits moments pour soi.

Dans la matinée, nous nous sommes préparés pour aller tourner une vidéo dans les jardins de l’ambassade de France. Les lieux publics où nous pouvons sortir la caméra en toute sécurité sont rares ici, et l’ambassadeur a gentiment accepté de nous prêter son jardin même si nous sommes dimanche. Nous l’avons croisé plusieurs fois dans la matinée, courses sous le bras et lunettes de soleil sur le nez. L’ambassade de Kingston est magnifique : c’est une sorte de grande villa avec une porte faite de panneaux de bois, et le jardin regorge de manguiers et de palmiers. Dans un coin, il y a un arbre magnifique, avec un tronc tout entortillé et de toutes petites feuilles : je trouve que c’est l’un des plus beaux arbres croisés dans ce tour du monde.

Le tournage a traîné un peu, et nous sommes allés déjeuner des patties, un plat traditionnel jamaïcain. Ce sont des sortes de petits chaussons avec de la pâte mi-feuilletée mi-sablée, souvent à la viande. Abderrahim et Floraine, qui ne mangent pas de viande, ont pris du pain à la coco : une autre spécialité.

Nous avons mangé en vitesse car Martin, du Jamaican Council of Interfaith Fellowship, est venu nous chercher pour nous emmener à un évènement organisé par les baha’i pour le World Religion Day. C’est un service avec des responsables de plusieurs religions (chrétien, baha’i, musulmans, hindouistes, bouddhistes) qui prennent la parole pour offrir chacun leur tour une prière pour le monde. Je trouve la démarche intéressante, mais je réalise aussi que depuis presque deux mois nous avons assisté à des services religieux chaque semaine. Je n’ai pas l’habitude et je me rends compte que j’ai parfois du mal à rester attentive et intéressée. Par contre, le service était suivi d’un buffet qui a donné lieu à un petit moment de convivialité avec les personnes présentes. Martin nous présentait à tout le monde, en parlant de la qualité de nos vidéos qu’il est allé voir sur Youtube : il est notre nouveau manager jamaïcain !

De retour à l’auberge, nous prenons encore un petit temps de travail et c’est ensuite le moment tant attendu de refaire nos sacs. Cela dit, ça fait du bien de ranger ! Je suis prise d’une crise de maniaquerie, et d’un besoin de tout nettoyer. Il est temps de partir de cette auberge, les cadavres de nourriture en cannette commencent à s’entasser dans la poubelle de la salle de bain. Un dernier thon en boîte pour la route, et on se couche pour notre dernière nuit à Kingston.

Adèle

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