PortraitsSaison 5

Rassembler des religieux et des scientifiques pour le climat – Moema de Fé No Clima

Nous avons rencontré Moema dans un café à Rio, pour elle, la lutte pour le climat est plus que jamais urgente et nécessaire. Aujourd’hui, il est urgent de convaincre le plus grand nombre du dérèglement climatique et d’inciter massivement à l’action, c’est pourquoi elle s’est engagée au sein de l’ISER et plus particulièrement de Fe No Clima, la foi pour le climat.  

Sensibiliser les  leaders religieux et leadeuses religieuses pour le climat 

“Il y a ce double travail qui est : d’une part que les leaders religieux et leadeuses religieuses parlent à leur communauté du climat et d’autre part, qu’ils et elles parlent ensemble pour le monde.”

Moema nous a raconté qu’en 1992, lors du Sommet pour la Terre à Rio, l’ISER organise avec le Mouvement Interreligieux de Rio (MIR) une grande rencontre interreligieuse : pendant 24h, des responsables religieux ont mené une action de prière, de méditation, de danses et de chants pour l’environnement. C’est à ce moment-là que l’institut a commencé à s’impliquer sur la dimension écologique de manière durable et structurelle. Depuis, l’ISER alimente ses travaux par des rencontres, des séminaires et des prises de positions en croisant différentes problématiques (par exemple : une conférence « genre, climat et religion »).

En 2015, l’ISER rassemble la signature de 12 leaders religieux autour d’une lettre commune affirmant l’engagement et le rôle des religions contre le changement climatique : c’est la naissance de Fé no Clima (Foi dans le Climat). Le programme réunit régulièrement plus d’une 50aine de leaders de différentes religions, des représentant·es des peuples autochtones et des scientifiques, pour créer un échange entre expert·es sur les causes, les conséquences et les stratégies de résilience de la crise climatique dans différents espaces religieux.

Fe No Clima a trois objectifs : produire et diffuser des informations sur les questions environnementales et climatiques, former les leaders religieux sur ces sujets scientifiques et assurer leur présence dans les rendez-vous de l’agenda climatique pour porter un plaidoyer, amener les leaders religieux à sensibiliser leurs communautés. 

L’institut mesure l’impact social du projet en recensant quel leader en parle souvent ou ponctuellement, qui engage sa communauté à agir et qui participe à des événements sur le sujet ou relaie du contenu sur les réseaux sociaux.

L’intérêt de ce type d’action 

Mais alors, qu’est-ce que ça change d’avoir des personnes de différentes religions et convictions qui s’impliquent ensemble plutôt qu’individuellement dans Fe no Clima ? Au Brésil, les institutions religieuses ont une action sociale importante pour pallier les manquements de l’État et ont beaucoup d’influence sur leurs communautés. Oublier les leaders et leadeuses religieux et religieuses, c’est oublier un vecteur de sensibilisation immense. Moema ajoute que le dialogue autour d’une cause commune permet de briser les préjugés réciproques, notamment sur les spiritualités afro-brésiliennes. 

On oppose souvent fin du monde et fin mois et il est urgent de sensibiliser toutes les populations même les plus précaires : “Comment dire de baisser sa consommation d’eau alors qu’elles n’ont pas d’eau ? En revanche, le changement climatique a un impact concret sur leurs vies quand elles sont victimes de glissements de terrain ou d’inondation de leurs habitations, et ce n’est pas une coïncidence, les personnalités politiques sont responsables directement des prises de décisions. C’est dans leur intérêt et leur choix de voter pour qui porte ces sujets.”

Pour Moema, le dialogue avec les personnes les plus conservatrices est possible et souhaitable. Le symbole de voir les leaders religieux et leadeuses religieuses rassemblé·es est fort mais c’est au sein des communautés qu’on change profondément les choses. Cette discussion a nourri nos réflexions sur la nécessité d’avoir des espaces pour parler de ce qui motive nos actions collectives. La foi, les valeurs, le politique, toutes ces convictions rendent encore plus fort l’engagement comme nous l’a si bien expliqué Moema.

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Her Profile 

“What’s the difference in having people of different religions involved together rather than individually in Fe no Clima?” Moema responded that dialogue around a common cause first breaks down mutual prejudices, especially about Afro-Brazilian spiritualities.  She states emphatically: 

“There is this double work that is: on the one hand, that religious leaders speak to their community about the climate and on the other hand, that they speak together for the world.”

It is important to note that voting is mandatory in Brazil. Religious institutions have an important social action to make up for the failures of the state and have a lot of influence on their communities. The climate for precarious populations seems to be a non-issue, and yet: “How can we say to lower our water consumption when they have no water? On the other hand, climate change has a concrete impact on their lives when they are victims of landslides or flooding of their homes, and it is not a coincidence that political figures are directly responsible for decision-making. It’s in their interest and their choice to vote for who carries these issues.”

 For Moema, dialogue with the most conservative people is possible and desirable. The symbolism of seeing religious leaders come together is strong, but it is within communities that profound change is made. This discussion fueled our reflections on the need to have spaces to talk about the drivers of faith-related commitments on common actions, because as she told us again, conviction makes commitment even stronger.

Her action 

 Moema told us that in 1992, during the Earth Summit in Rio, ISER organized with the Interreligious Movement of Rio (MIR) a great interreligious meeting: for 24 hours, religious leaders led an action of prayer, meditation, dance and song for the environment. It was at this moment that the institute started to get involved in the ecological dimension in a sustainable and structural way. Since then, ISER has been feeding its work through meetings, seminars and position papers by crossing different issues (for example: a conference “gender, climate and religion”).

In 2015, ISER gathered the signatures of 12 religious leaders around a common letter affirming the commitment and role of religions against climate change: this was the birth of Fé no Clima (Faith in the Climate). The program regularly brings together more than 50 leaders of different religions, representatives of indigenous peoples and scientists, to create an exchange between experts on the causes, consequences and resilience strategies of the climate crisis in different religious spaces.

“It’s a two-way street: trying to break down religious bias towards science and science towards religious people.”

Moema described the goals of Fé no Clima to us:

🎯 To produce and disseminate information on environmental and climate issues,

🎯 Train religious leaders on these scientific topics and ensure their presence in the climate agenda meetings to carry an advocacy,

🎯 Bring religious leaders to raise awareness in their communities.

📈 The institute measures the social impact of the project by identifying which leader talks about it often or punctually, who engages their community to take action and who participates in events on the topic or relays content on social networks.

*Find our #DidYouKnow? “Neo-Pentecostalism” and “Liberation Theology”

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