PortraitsSaison 5

Réduire les violences par l’interreligieux – James 

Son parcours 

( English version below ) James a 54 ans, il est né dans une famille interreligieuse, de mère musulmane et de père chrétien. Il a choisi d’être catholique et a toujours été curieux des questions religieuses et spirituelles, très jeune il tente de lire le plus de livres sur le sujet avant d’étudier les religions à l’université ! Pour James, ce qui a de bien avec l’interreligieux, c’est que c’est une source intarissable de connaissances. James a été moine franciscain, mais il quitte l’ordre au bout de 3 ans, il préfère être dans l’action, une autre forme de prière selon lui ! Il a été volontaire au parlement mondial des religions et président de CTII (Cape Town Interfaith Initiative) avant de créer son organisation dans son quartier de Elsies River « Faith Hope Love Communities ». 

Son action 

Faith Hope Love Communities est une communauté interreligieuse au sein du township de Elsies River, un des quartiers les plus pauvres et dangereux du Cap. La communauté est née de discussions informelles entre des personnes qui étaient fatiguées d’entendre parler de violence et qui souhaitaient entendre parler d’amour, de compassion et de solutions. La communauté regroupe près de 32 personnes aujourd’hui,mais ce n’est pas une organisation officiellement reconnue.

Faith Hope Love Communities fait de la médiation interreligieuse. Les membres s’engagent activement contre la violence au sein de la communauté. Ils et elles choisissent la gentillesse comme réponse à la violence, ils et elles considèrent que c’est une manière de construire une société solide. Le quartier de Elsies River est un quartier extrêmement défavorisé. Ainsi, la communauté a également mis en place un système collectiviste et une économie locale autour d’une épicerie afin de permettre aux habitant·es d’avoir de la trésorerie et de l’épargne. Le groupe se concentre aussi sur des activités que les habitant·es aiment faire et y ajoute une composante interreligieuse. Elle organise régulièrement des matchs de foot et des repas, et à chaque nouvel événement, un apprentissage est transmis.

Enfin, tous les mois, les marches de la paix regroupent des centaines d’habitant·es de la communauté contre les gangs. Ces marches sont aussi l’occasion pour les habitant·es de découvrir de nouveaux quartiers comme : des lieux de cultes (mosquées, temples, églises), lieux historiques (musées, Robben Island). L’idée est de montrer aux habitant·es ce qu’il se passe en dehors du quartier. Les marches de la paix sont souvent également des occasions de nettoyer de nouveaux lieux pour y ajouter une dimension environnementale.

Ses conseils 

« Tout d’abord, on essaie de donner une occasion aux gens de prendre en charge leur propre vie et de l’améliorer. La deuxième chose est qu’ils et elles fassent quelque chose pour leur voisin·e. Si quelqu’un·e a besoin d’aide, vous n’avez pas toujours besoin de dire “Je t’aiderai si tu me donnes”, soyez juste gentil·le. Et c’est incroyable comment vous pouvez construire une relation et vous faire des ami·es, juste en étant gentil·le. »

James est un grand passionné de l’interreligieux, il ne cesse d’apprendre des autres religions et convictions mais aussi et surtout des personnes qui les pratiquent. Il nous raconte une anecdote pour illustrer ça,: Alors qu’il pensait tout savoir des habitudes alimentaires dans l’interreligieux, il a organisé un grand repas où la viande était casher et halal. Il a vu un homme qui ne mangeait pas, il s’avère que cet homme était hindou et végétarien, nouveau défi pour James !

On a demandé à James ce qu’il pensait du leadership des femmes dans l’interreligieux. Sa réponse était super intéressante puisque selon lui nous devrions nous intéresser plutôt aux rôles des hommes, que les hommes soient éduqués à l’égalité femmes-hommes, qu’ils laissent la place. Le sexisme n’est pas un problème de femmes, mais un véritable enjeu de société, un enjeu de genre. 

His background


James is 54 years old and was born into an interfaith family, with a Muslim mother and a Christian father. He chose to be a Catholic and has always been curious about religious and spiritual matters. At a young age he tried to read as many books on the subject as possible before studying religions at university! For James, the good thing about interfaith is that it is an inexhaustible source of knowledge. James was a Franciscan monk, but he left the order after 3 years, preferring to be in action, another form of prayer according to him! He was a volunteer at the World Parliament of Religions and president of CTII (Cape Town Interfaith Initiative) before creating his organization in his neighborhood of Elsies River “Faith Hope Love Communities”.

His action

Faith Hope Love Communities is an interfaith community in the township of Elsies River, one of the poorest and most dangerous areas of Cape Town. The community grew out of informal discussions between people who were tired of hearing about violence and wanted to hear about love, compassion and solutions. The community has grown to about 32 people, but it is not an officially recognized organization.

Faith Hope Love Communities does interfaith mediation. The members are actively engaged against violence in the community. They choose kindness as an answer to violence, they see it as a way to build a strong society. The Elsies River neighborhood is an extremely disadvantaged area. As such, the community has also established a collectivist system and a local economy around a grocery store to allow residents to have cash and savings. The group also focuses on activities that residents like to do and adds an interfaith component. It regularly organizes soccer games and meals, and with each new event, learning is passed on.

Finally, monthly peace marches bring together hundreds of community members against gangs. These marches are also an opportunity for the residents to discover new areas such as: places of worship (mosques, temples, churches), historical places (museums, Robben Island). The idea is to show the residents what is going on outside the neighborhood. Peace walks are often also opportunities to clean up new places to add an environmental dimension.

Hiq advices

“First of all, we try to give people an opportunity to take charge of their own lives and make them better. The second thing is for them to do something for their neighbor. If someone needs help, you don’t always have to say “I’ll help you if you give me”, just be nice. And it’s amazing how you can build a relationship and make friends, just by being nice.”

James is very passionate about interfaith, learning from other religions and beliefs, and especially from the people who practice them. He tells us an anecdote to illustrate this: While he thought he knew everything about interfaith eating habits, he organized a big meal where the meat was kosher and halal. He saw a man who was not eating, it turns out that this man was Hindu and vegetarian, a new challenge for James!

James was asked what he thought about women’s leadership in interfaith. His answer was super interesting since he thinks we should be more interested in men’s roles, that men should be educated about gender equality, that they should make room. Sexism is not a women’s issue, but a real societal issue, a gender issue.

Abonnez-vous à notre newsletter