PortraitsSaison 5

Répondre à l’enjeu climatique par l’interreligieux – Thea et Fahemah – ARCC

Des amies d’amies

C’est grâce à Soeur Barbara rencontrée à la soirée de Melbourne qu’on a pu rencontrer Thea et Fahemah à Sydney : c’est incroyable ces connexions ! On a donc retrouvé Thea et Fahemah dans une des bibliothèques du centre de Sydney pour un entretien.  Thea a 66 ans et est chrétienne. Fahemah est musulmane et a 35 ans. Elles sont toutes les deux engagées au sein de ARRCC. Thea est travailleuse sociale retraitée, et l’engagement a toujours fait partie de sa vie. D’abord dans la justice économique, et maintenant dans la justice climatique. Fahimah est née en Malaisie, elle est venue étudier en Australie et travaille en tant qu’architecte aujourd’hui.

La foi au service du climat

L’organisation Australian Religious Response to Climate Change (ARRCC, La réponse religieuse australienne au changement climatique) fait partie du réseau mondial GreenFaith qu’on a eu l’occasion de rencontrer à New York. L’organisation regroupe des personnes de toutes convictions, par exemple des sœurs catholiques ou des activistes musulman·es. Leur mission est d’agir par tous les moyens pour répondre à l’urgence climatique. L’intuition de l’organisation est que en tant que personnes dévouées au bien commun, inspirées par leurs croyances et spiritualités, les personnes de toutes convictions peuvent et doivent être à l’avant-garde de la création d’un environnement sain. Les membres organisent donc des manifestations, des campagnes comme contre l’industrie du charbon par exemple, et des actions de désobéissance civil non-violente : ce qu’on appelle de l’action directe. 

Thea nous a par exemple raconté l’organisation d’un sit-un non-violent qu’elle a fait avec d’autres ministres du culte chrétiens et bouddhistes devant la Banque du Commonwealth sans bloquer l’entrée pour interpeller à propos de son investissement dans les énergies fossiles. Comme le directeur n’a jamais répondu à leur demande de rendez-vous, les membres de l’ARRCC lui ont écrit une lettre expliquant leur démarche et ont perturbé l’activité de la banque en méditant et en chantant des chants de Taizé et des hymnes bouddhistes pour sensibiliser le public et le personnel. La police ne savait pas trop comment réagir face à des leaders religieux pacifiques et le directeur de la banque a tout fait pour que l’événement ne soit pas diffusé dans les médias car ça aurait entaché l’image de la banque ! Aujourd’hui, 70% de l’organisation est chrétienne et les 30% restant sont de différentes convictions. 5000 personnes soutiennent et suivent les actions de ARRCC.

Pendant ces deux heures d’entretien, elle nous ont partagé à quel point c’était important d’avoir des membres divers, par exemple, les membres hindous de l’association sensibilisent à partir de leur foi au végétarisme, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Elles nous ont aussi partagé l’importance de donner de la place aux minorités religieuses dans le combat pour la justice climatique.

Une soirée de fête

Nous avons été invitées à la soirée organisée par l’ARRCC qui célébrait la victoire du nouveau gouvernement. Le collectif a réuni ses membres de tout âge, de toutes convictions religieuses et philosophiques ! Ils et elles fêtaient leur victoire politique après des mois à tracter, à mettre des affiches là où ils et elles pouvaient pour sensibiliser à leur cause. Si ils et elles célébraient leur victoire tout en restant lucides, il faudra agir beaucoup plus radicalement pour renverser la balance et pour faire de l’Australie une championne de la défense de l’environnement (et elle en est très loin) !

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